Le 17 octobre dernier, le nom de Grégory MOREL, notre athlète sponsorisé par CELERIS Informatique, a résonné sur le littoral atlantique. Après les 24h d'Albi et le célèbre Bretzel Run de Colmar l'an passé, où il avait déjà repoussé ses limites à 166 km, Grégory s'attaquait cette fois à un défi doublement redoutable : le 48h de Royan.
C'était bien plus qu'une simple course ; c'était un nouveau duel contre lui-même. Sa préparation ? Un modèle de rigueur : alternance marche/course, avec des blocs de 50 minutes, incluant 20 minutes de marche à 7 km/h et des séquences de course à 11 km/h. Une stratégie millimétrée.
Au début, l'exécution fut parfaite. Malgré les arrêts obligatoires toutes les 2 h 30 pour respecter les cycles et les repas, Grégory tenait bon. Peu importe les 4 ou 5 places perdues à chaque pause ; le plan était sacré. Jusqu'au 115ème kilomètre, il maintenait crânement son 10ème rang au scratch.
Mais l'ultra-distance est une maîtresse cruelle. Dès le 73ème kilomètre, une douleur sourde s'installe au niveau du plantaire, derrière le genou. La nuit passe, la douleur s'intensifie, forçant Grégory à une pause salvatrice chez le kiné. Le verdict : une vive contracture, entre mollet et ischio, le tétanise.
Le pire se produit au moment de repartir. Impossible de poser le pied. La galère commence. Pendant 45 minutes, il boitille, se traîne à 3,5 km/h pour retrouver un semblant de rythme. Pourtant, l'incroyable se produit : il tient, serrant les dents, pour atteindre 157 km à 18h30 le deuxième jour.
Son assistant, Dominique Suck, lui conseille alors le repos pour décrocher le statut de finisher. Dîner sur transat, il sombre dans le sommeil. L'occasion était belle d'attendre la fin à 9h30, mais l'orgueil, cette étincelle de l'ultra-marathonien, le rappelle à l'ordre. Il doit se lever. Il doit dépasser sa distance la plus longue à vie.
La reprise est un calvaire. Allure de 25 min/km, la jambe gauche transformée en balai rigide. Grégory chute à la 22ème place sur 39. Et puis, la menace. Au stand, le 24ème lui lance, confiant : "À cette allure, je vais te rattraper très rapidement." C'est là que le miracle s'opère. L'idée d'être dépassé est inacceptable. Grégory s'accroche, puis, tour après tour, son rythme augmente. Il repasse la barre symbolique des 6 km/h! Vers 7h du matin, les 166 km sont dépassés. En trois heures, il ajoutera 19 autres kilomètres. Sa montre affiche un incroyable 193,80 km !
Malgré un score officiel ramené à environ 185 km par l'organisation, la fin de course fut un triomphe de la volonté. Grégory le confirme : le 48h n'est pas un double 24h. C'est une épreuve d'une tout autre trempe. Chapeau bas à notre athlète, qui a prouvé que la ténacité est la plus belle des propulsions !
Grégory MOREL : l’enfer et la gloire sur les 48h de course à pied de Royan !